Ma contribution au SFH
[ 30 juillet 2010 ]Ma demande auprès de la HADOPI était en attente lorsque Numerama a publié le document de travail de la consultation "publique" lancée pour recueillir les avis sur les moyens de sécurisation de son abonnement envisagés. Après lecture des 36 pages de ce document, j'ai envoyé le mail ci-dessous à la HADOPI.
Le document servant de base à la consultation publique ayant été publié dans la presse, j'ai pris le temps de le lire et je vous avoue que son caractère "surréaliste" m'enjoint de ne pas donner suite à ma demande.
En deux mots, et vous pouvez considérer ce mail comme mon avis, et je vous autorise à le publier, l'ensemble de ce document oublie de prendre en compte un paramètre pourtant essentiel qui est que les logiciels d'échange de fichiers utilisés par les internautes chiffrent les échanges.
Pour cette raison, les fonctions de journalisations telles qu'elles sont présentées par le document ne peuvent résulter de l'observation du trafic mais du comportement de l'utilisateur de la machine. Ceci exclut donc toute option de placer un programme type SFH dans un boîtier ADSL ou un routeur. Il s'agit là d'un incohérence majeure qui rend la réalisation du projet tout simplement impossible.
Par ailleurs, j'avais cru comprendre que ces solutions étaient supposées permettre à un internaute de démontrer que sa connexion n'a pas été usurpée par un tiers. Il est bien évident qu'une personne qui n'échange jamais de fichiers sur internet ne va pas utiliser un programme conforme à ce qui est annoncé, celui-ci ne permettant pas l'essentiel pour une telle personne, à savoir que sa connexion Wifi n'est pas utilisée par un tiers (ce que seul un programme placé dans le routeur ou le boîtier ADSL pourrait déterminer, et non un programme placé sur un ordinateur). Une telle personne n'aura donc aucun moyen de se dédouaner en cas d'utilisation frauduleuse avérée de sa connexion, alors même qu'elle correspond à la majorité des abonnés à l'ADSL.
En conclusion, mon "diagnostic" est que, tout comme les producteurs (de disques essentiellement) l'ont été dans le passé, vous allez être la proie de nombreux escrocs qui vont vous vendre de soi-disant solutions de protection dont l'expérience vous montrera vite qu'aucune ne fonctionne selon vos espérances. Mais contrairement aux producteurs, c'est avec l'argent du contribuable que vous jouez, ce qui constitue une "circonstance aggravante" et rend votre mission d'autant plus délicate. Merci d'y songer.